Si vous êtes le moindrement nostalgique, vous essaierez de me convaincre que dans notre jeunesse, tout était bien mieux, et que nous périclitons. Malheureusement, j'étais bien plus d'accord avec vous dans le bon vieux temps. Je comprends pourquoi nous avons cette sensation: la manière dont nous sommes fait nous oblige un peu à voir le passé comme mesure de référence du présent. Les mémoires de l'enfance brûlent notre esprit et l'éducation nous modèle de telle manière que nous devons travailler dur pour changer les plis que nous y en avons pris.
À plus forte raison, il est normal de trouver ces moments qui sont personnellement plus intenses comme meilleurs parce que remplis de candeur, sans le filtre d'années de cynisme. Je ne me plains pas, le cynisme aide à faire passer des moments amers, mais si on se noie dans le détachement, dans l'ironie, et qu'on oublie de ressentir les choses aujourd'hui, il ne faut pas se surprendre que le monde nous paraissait plus agréable jadis.
Il n'en tient alors qu'à nous d'accepter qu'aujourd'hui brise cette continuité sans être nécessairement pire. Les gens et les valeurs changent, et si elles ne nous paraissent pas naturelles, cela ne les rend pas mauvaises pour autant. Si on vit de l'insécurité, il ne faut pas oublier que la beauté n'est éphémère que dans le sens qu'elle change de masque tout en gardant la même nature...
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