Ceci est le compte rendu de mon voyage. On peut trouver l'original sur Facebook, mais en suivant ce lien, on peut voir les photos du premier jour.
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Après avoirs stressé pendant des jours, le moment du départ est finalement arrivé. Devant mon sac de voyage, qui serait ma maison pour plusieurs semaines, j'étais inquiet, angoissé. Mais une fois à l’aéroport, j’ai finalement pu me calmer et réaliser que c’était en train d’arriver, que les choses étaient en marche.
Certaines personnes ont peur de leur première fois en avion et sont craintives de ce moment. Pas moi; j’étais curieux de voir cette expression du génie humain à l’œuvre. Malheureusement, dans la noirceur de la nuit, sans accès à un hublot, j’aurais pu être entassé dans un bain tourbillon à la place que j’aurais été moins à l’aise… Bien que le 777 (ou 767, dépendamment de l’humeur du pilote) serve de la nature surprennament correcte (j’ai pris la peine de goûter à leur salade de pois chiches (première première de ce voyage) que l’habitude m’aurait fait manger au complet, mais qui était bonne néanmoins),offre des distractions correctes au mieux (une interface avec assez de boutons pour émuler le SNES, mais avec seulement des jeux de cartes ou leur équivalent (je cherchais Lander) ) et du nécessaire de sommeil, Vince ne s’est adonné pour la peine qu’à une seule de ces activités : dormir. Comme je n’avais pas dormi une demi-heure la nuit d’avant, c’était un peu moins facile pour moi.
À Charles-de-Gaulle, on a transféré vers un avion plus modeste (Airbus 302), une bête plus nerveuse dont les inclinaisons étaient d’autant plus raides. Je passe l’aéroport sous le silence parce que son esthétique industrielle m’a laissé froid. Clinique, tout ce qu’il y aurait à dire, c’est qu’elle s’accorde définitivement à l’humeur maussade des voyageurs qui regardaient les employés travailler sous la pluie. Ce lieu m’a aussi suscité la réflexion que peu importe le pays, 50% de notre champ de vision, le ciel, reste toujours le même.
Dans ce second avion, donc, la fatigue me faisait halluciner qu’à chaque fois que je fermais les yeux, le soleil venait m’aveugler de derrière mes paupières. Rapidement, le soleil a vraiment pris la place au-dessus des nuages, là où j’ai l’impression d’avoir toujours été. C’était plaisant de rêver d’être loin du concret et ces pensées m’ont aidé à retrouver le sommeil jusqu’à l’atterrissage à Nice. Si en montant, les manoeuvres abruptes me faisaient presque douter de ma confiance aveugle en la technologie, la descente était d’autant plus inquiétante que l’eau d’un magnifique turquoise s’approchait rapidement de mon hublot. En fait, l’aéroport était (et devrait encore se trouver) sur une péninsule qui fait en sorte que jusqu’à la dernière minute, on voyage au-dessus de l’eau.
Une fois sortis de l’avion, la réalité du midi (mais en après-midi) s’imposait à nous : une ville en bordure de mer à végétation de palmiers disait clairement que nous étions en terre tropicale. Pour se rendre à notre hôtel (qui a changé de lieu en cours de route), nous devions suivre le bord de la mer. J’ai trouvé en moins d’une heure une plage de galets à Vincent (voir photo), l’impératif de chacun de nos voyages en commun… Ça débarrassé, nous avons marché jusqu’à une plaza magnifique ornée de statues et possédant un bon nombre de fontaines remarquables. Après en avoir profité, nous avons trouvé notre lit, notre baguette de pain et refait le chemin en sens inverse.
Le soir, devant mon journal, je me demandais ce qui avait manqué de ma journée, que je ne sente pas de déclic en mode voyage. Peut-être que sans le décalage horaire qui a mis à mal mon esprit, peut-être serait-il plus clair, mais écrire me rassure et sera toujours utile plus tard. Vince lui-même était assez fatigué pour que je le convoque à son lit sans qu’il soit capable de rouspéter. Moi, je suis resté dans la cuisine communautaire, pour écrire; j’y ai découvert que la personne qui dormait sous Vincent venait aussi de Montréal (ce « manque de dépaysement » reste un fait qu’il décrie toujours depuis). Mais aussi, j’ai pu parler avec une Japonaise qui parlait mal même l’anglais. Pour se débrouiller à Nice, elle avait un livre imagé qui classait les idées les plus simples avec des images et la « traduction phonétique » dans plusieurs langues. Ce petit outil astucieux m’a vraiment impressionné. Je suis ensuite parti m’effondrer sans le déclic que j’attendais en vain, mais au moins avec une étincelle de surprise.
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