mercredi 24 août 2011

Pourquoi pas faire des tests de dépistage sur le BS?

Je lisais sur Facebook aujourd'hui quelqu'un qui avait copié un statut qui suggérait faire du dépistage de drogue avant de donner des chèques de bien-être social. Je dois admettre que même si je n'ai pas trouvée l'idée séduisante, elle peut sembler bonne à première vue. J'aurais pu simplement aller écrire une rebutade, mais j'ai décidé d'exposer mon opinion en détail, dans le but de vous convaincre.

La première chose qui me chatouille, c'est que même un accusé dans notre système pénal a la présomption d'innocence, c'est-à-dire qu'à moins de faire pas la preuve de sa culpabilité, il est libre. Ce qui voudrait dire qu'on traiterait mieux nos prisonniers qu'une classe sociale parmi laquelle il y a des nécessiteux et des aînés qui n'ont pas pu mettre de côté de leur vivant. Nos cours pénales ne sont pas parfaites, et il y a quand même des gens accusés à tort. Vous voulez avoir l'air d'avoir pris des drogues sans en avoir l'air? Rien de plus simple, il ne faut que manger des grains de pavot! Alors il faudra avertir les gens de ne pas manger de pavot avant de passer le test pour avoir un résultat fiable; et prévenir quelqu'un d'un test à venir est la pire manière de parvenir à des résultats concluants. Il serait donc impossible de surprendre les gens à moins de leur interdire de manger certains aliments et de leur donner des contraintes de ce genre qui, encore une fois, sont pires que celles d'un prisonnier.

En plus, qui paierait pour ces tests et toute la main d'oeuvre nécessaire pour les administrer? Les citoyens. Même si on le fait seulement dans X% des cas, il faut en plus une infrastructure pour faire des tests à l'aveuglette qui vont finir pas couvrir tout un chacun. Pragmatiquement parlant, il serait beaucoup plus pertinent de mettre de l'argent dans la prévention qu'un programme répressif dont les résultats seraient toujours mis en doute. En plus, ça rendrait légitime cette pratique pour avoir un permis de conduire/conserver un emploi/etc.

Mais imaginons un instant un monde dans lequel on aurait une solution peu coûteuse qui fonctionnerait à tout coup et que les libertés civiles ne nous intéressent pas. Si vous attrapez un drogué, vous en faites quoi? Si vous le mettez en prison, vous le logerez encore aux frais de l'État et vous ne dépensez pas moins d'argent. En fait, c'est pire encore parce que vous les amenez à l'université du crime, et certains de vos prisonniers passeront à des délits plus sérieux. Si vous ne faites que leur couper les vivre, vous relâchez dans la nature des gens désespérés qui commettront très probablement des actes qui les ramèneront tout droit en prison, ou qui mettent en danger d'autres personnes. Si on doit appeler ça acheter la paix sociale, est-ce que ça n'en vaudrait pas le coût?

Penser qu'on peut simplement forcer les gens à cesser d'être toxicomane est malheureusement une chimère. Forcer des gens qui souffrent de la dépendance à s'en sortir, les résultats qu'on obtiendrait à les forcer dans des programmes sera probablement aussi inefficace sur le long terme qu'un «boot camp». La beauté de lieux comme des piqueries supervisées, c'est la manière dont cela empêche les overdoses et la transmission de maladies comme le sida. Comme nous avons un système de santé universel, il est très clair que la prévention évite d'avoir à payer pour tenter de guérir ces citoyens, qu'ils aient un abri ou pas.

Si aucun de mes arguments vous convainc encore, j'aimerais prendre un instant pour vous demander pourquoi on interdit les drogues au lieu de les taxer. C'est la seule manière de faire en sorte que les consommateurs paient eux-mêmes pour la prévention, dans tous les autres cas, c'est le citoyen ordinaire qui finance la prévention et la police. On pourrait aussi en réduire l'impact du crime organisé qui profite de cet argent pour commettre d'autres délits plus graves. Je ne suis pas à dire que ce serait tout rose, mais il faut penser que si c'est l'argument financier qui nous motive, il y a beaucoup mieux à faire que de dépenser pour se faire la police des meurs. Je ne pense pas qu'on doit et qu'on peut vraiment contrôler ce que font les gens si cela ne nuit pas à la bonne marche de la société en général, et cette idée me semble avoir des bases beaucoup trop faibles pour résister à toute analyse sérieuse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire