Levé plus tôt qu'à son habitude, Vincent est venu me rejoindre dès que mon déjeuner a été terminé. Cela nous a permis une séance de Risk sur sa carte routière indéchirable. En effet, j'ai entendu la veille que l'auberge serait pleine du 20 au 23 mai, donc d'ici peu de jour. Attribuant ça au festival de Cannes, nous avons décidé d'évacuer Nice dès le lendemain pour quitter la zone d'influence de cet événement. Avec la carte, nous avons déterminé qu'Antibes serait une bonne cible et nous approcherait assez rapidement de notre destination. Une fois l'opération «grande évasion» planifiée, nous pouvions consacrer notre journée à Monaco dans le calme.
Comme nous n'avons pas remarqué l'existence de la billetterie régionale, nous avons manqué notre train d'une minute et avons donc dû attendre plus d'une heure pour se rendre à la somptueuse et délicate ville-État de Monaco (je dis délicate à cause des défibrillateurs éparpillés dans la ville même)... Vous comprendrez qu'à une semaine du Grand Prix de Monaco, la somptuosité était un peu à la baisse; la ville était assaillie d'estrades géantes et de remparts de pneus. Ceci étant dit, la colline du manoir de Monaco était relativement épargnée des structures de métal qui couvraient le port... (Je dis manoir parce que tout palais princier qui peut consacrer le tiers de sa façade (de 20m de long, environ) à un musée n'est pas terriblement crédible à mes yeux. Et je ne parle pas de la couleur rose saumon clair de ses briques...)
La chose la plus impressionnante de la péninsule où se trouve cette demeure est la plasticité ahurissante des jardins. Non seulement chaque élément a été soigneusement placé, mais en plus, ils voulaient être bien sûrs que vous sachiez qu'on l'a fait. Un peu comme les arrêtés de leur parlement qui sont placardés dans la ville, et qui décrètent des choses anodines pour prouver leur utilité et qu'ils existent. Somme toute, le paysage donnant sur les montagnes environnantes était remarquable. Mais comme nous en avions vu d'autre et que nous n'avions pas particulièrement d'appétit pour le casino, c'était à tout le moins une visite reposante et tranquille. Sur le chemin du retour, nous avons tenté de marcher dans des rues bourrées de petits commerces... fermés. (ou tenté de commercer dans des rues bourrées de petits marchés fermés)
Désabusés, nous sommes rentrés par le (mauvais) train. Au bercail, nous avons pris quelques instants pour jaser de notre reposante petite journée, souper et faire notre lavage. Ce faisant, un espion argentin nous a donné un tuyau pour s'éviter les pièges à touristes et donc augmenter l'efficacité de notre opération. Mon plan original était de laisser Vincent se reposer et d'aller faire de la photo nocturne dans cette belle ville, mais une discussion philosophique fascinante avec ces dernier m'a empêché d'aller au bout de ce plan.
Nous avons touché plusieurs sujets, que ce soit de définir les axiomes et les comparer aux valeurs et aux croyances, de ce à quoi servent les langage et de la légitimité de la zoophilie. Ce dernier sujet a d'ailleurs permis à Vincent de se retrouver empêtré lui aussi dans ce piège de logique, un sujet dont la conclusion me trouble, mais que je ne parviens pas à réfuter comme je le souhaiterais. Un essai sur le sujet serait nécessaire pour résumer le sujet. Pris dans ce labyrinthe, nous avons passé par d'autres sujets commme les valeurs, sur l'effet de l'adrénaline. Lorsque le rosé fut fini, que les lumières de la salle commune avaient plié bagages, notre conversation a pris encore un temps pour se tarir. Nous sommes ensuite montés vers nos chambres, satisfaits de cette soirée calme et relaxante, prêts à partir dès le lendemain matin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire