lundi 15 juin 2009

Un salaud

Tout à l'heure, en volant sur le bitume (expression absolument pas consacrée pour parler de me promener en patins), j'ai pris une plonge. Non, non, je n'ai aucune marque, aucun vêtement d'abîmé. Je parle plutôt de remise en question désagréable qui me fait me regarder en face et me trouver vraiment, vraiment salaud. Ce que j'ai pu faire pour être aussi dur avec moi-même?

En avançant, j'ai vu un écureuil blessé, sur le bord de la piste cyclable. Il avait l'air d'avoir été frappé; ses pattes étaient parcourues de spasmes. Superficiellement, il était tout à fait correct; du moins, c'est ce que j'ai pu voir en passant à côté de lui sur mes patins. J'ai trouvé ça tragique, ça m'a profondément attristé, mais je ne me suis pas arrêté. J'étais assez concerné pour que ça me trouble, mais pas assez pour y changer quelque chose. Je me suis trouvé hypocrite, petit... Ce n'est pas seulement que j'aurais dû agir, mais que j'aurais voulu le faire mais que j'en étais incapable.

Coin de rue après coin de rue, je regrettais de ne pas m'être arrêté, mais en même temps, j'étais soulagé de mettre de la distance entre moi et cette situation. J'essayais de me raisonner en me disant que j'aurais pas su quoi faire et il y a fort à parier qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. Dans le fond, cette manière de penser permettait seulement de me déculpabiliser de n'avoir rien fait. J'étais incapable de m'investir émotionnellement dans une telle situation, en particulier s'il n'y avait «rien à faire». Ça me touche, mais je ne crois pas que j'aurais pu agir autrement. Et si c'était un humain, est-ce que j'aurais passé mon chemin en me disant que quelqu'un de plus adapté aurait pu mieux aider que moi? J'imagine que non, j'espère que non, mais aujourd'hui, je suis déçu de moi-même. Reste à agir en conséquence de m'améliorer...

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