jeudi 26 novembre 2009

Qui peut tuer?

La semaine passée, je voyais une émission de criminalistique où une famille des États-Unis semblait heureuse que le tueur de leur fille morte ait été exécuté. Avec les preuves d'ADN, ils ont l'intime conviction que justice a été rendue. Je veux bien croire que la vengeance satisfait son homme, que leur colère est légitime, mais elle ne regarde qu'eux... Pourquoi le système de justice se permet-il de faire ce qu'il condamne? (Vous me répondrez peut-être que la séquestration est un crime, mais que nous le faisons subir aux prisonniers... Je vous rappellerai que la liberté est un droit qu'on peut perdre ou retrouver. La vie, ça ne pardonne pas...)

Indépendamment du crime, je ne veux voir aucun gouvernement avoir une quelconque légitimité à tuer ses citoyens. Ne pas donner à l'État le droit de le faire est une garantie de plus que si nous sommes devant un gouvernement voyou, il n'ait pas d'appareil d'État pour faire disparaître efficacement l'opposition.

Dans le fond, c'est un jury et non l'État qui est généralement responsable d'une telle décision. Si nous sommes en démocratie, c'est que nous jugeons un individu (ou un groupe d'individus) faillible(s) à décider de notre destinée collective, mais c'est acceptable qu'un petit groupe le fasse lorsque vient le temps de choisir qui doit vivre et qui doit mourir?

Et que je n'entende personne me dire que ça sauverait de l'argent. Des études semblent démontrer de manière conclusive que c'est faux. Mais en allant sur ce terrain, ça veut dire que la vie humaine est moins importants que sa valeur monétaire. Et si on en est rendus là, à quoi bon guérir les malades? À quoi bon aider les déshérités, les victimes de catastrophes naturelles? Ils sont peut-être responsables de leur situation, qui sait! Ils coûtent cher et les taxes qu'ils paieront ne rembourseront peut-être même jamais les frais encourus!

6 commentaires:

  1. Je pense qu'un état voyou va toujours trouver le moyen de tuer ses opposants, que l'infrastructure existe ou pas. Heureusement, l'état canadien n'est pas un état voyou, et nos meurtriers ont l'opportunité de se repentir... ou de récidiver, comme diraient les Texans !

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  2. Encore moi !

    Comme toi, je n'approuve pas le meurtre de criminels APRÈS qu'ils aient été arrêtés et traduits en justice vu qu'ils ne sont plus trop dangereux durant leur captivité et, qui sait ? qu'ils peuvent même se repentir et changer !

    MAIS, en tant qu'athée, approuves-tu le meurtre en légitime défense, dans les situations de survie extrêmes où c'est ''toi plutôt que moi'' ?

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  3. L'approuver ou le réfuter, c'est nier le fait que chaque situation est unique, demande une analyse différente de la situation. Si la personne commet une erreur de jugement et réagit trop promptement et tue quand il aurait pu simplement blesser, c'est pas comparable à une situation où la personne a un couteau sous la gorge et s'en sort in extremis. J'ai confiance qu'un système de justice des pairs peut voir avec un mélange de détachement et de compassion une telle situation, mais je ne peux ni être pour ou contre des mises en scènes bien précises...

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. C'est ironique aux É-U : il faut que les psychologues, que leur ordre professionnel empêche de faire en sorte qu'ils puissent servir à justifier une peine de mort, changent de profession le temps qu'ils démontrent que la personne doit être tuée. État voyou?

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  6. Qui peut tuer ?

    Je crois que le problème, c'est que n'importe qui peut tuer. Suffit d'avoir un gun.

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