samedi 3 juin 2017

Un nationalisme à l'ancienne

Un de mes mantras est de rencontrer les gens là où ils sont, c'est-à-dire d'aller vers l'autre et de trouver ce qui est commun. Ce n'est pas à dire de simplement trouver une opinion consensuelle, mais simplement de présenter un sujet selon les inclinations de l'auditoire autant que les siennes. Quand j'ai lu cet article la semaine qui suggère de résister à l'idéologie de dissolution nationale, j'ai éprouvé un inconfort tenace. Je croyais entendre un homme qui se désolait que son opinion ne plaise pas à la population plutôt que de quelqu'un qui souhaitait convaincre.

Je pense qu'il faut réfléchir longuement et sérieusement à la manière dont on passe le message de l'intérêt de la culture francophone du Québec. La manière de couvrir l'actualité a énormément changé au cours des dernières années, et j'ai l'impression que des articles comme celui-là sont des calories vides qui n'amènent au débat qu'un sentiment d'outrage à une clique d'initiés.

Encore cette semaine, on présente la poutine comme un symbole de l'appropriation culturelle canadienne. Le simple fait que cet article ait fait des vagues signifie que la question de l'identité est encore dans l'air du temps. Mais force est de constater, il est traité différemment, comme une sorte de fait divers. Si tout le monde est trop occupé à s'offusquer, personne ne pose les questions qui découlent de cette histoire.

Je serais curieux de savoir si ces jeunes si pleins de « liberté d’être » seraient à l'aise de faire partie des dernières générations de francophones au Québec. Et je ne parle pas des ailes jeunesses des partis politiques, je parle des autres citoyens qui sont tout aussi légitimes. Si ce n'est pas grave pour eux, alors il faudrait les questionner sur le pourquoi. S'ils sont mal à l'aise d'être les derniers, que voient-ils comme solutions?

Pour moi, contrer la dissolution nationale, c'est d'arrêter de parler de notre culture comme si c'était un buste sur un piédestal, mais de l'exprimer comme un phénomène actuel. L'aspect historique et politique ne sont pas dénués d'intérêt pour autant, mais il faut leur donner une part du gâteau qui soit conséquence aux réalités d'aujourd'hui.

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